10 Reasons | 10 Raisons
14816
page-template,page-template-full_width,page-template-full_width-php,page,page-id-14816,ajax_fade,page_not_loaded,,show_loading_animation,wpb-js-composer js-comp-ver-7.9,vc_responsive
Aucun nouveau projet d’exploitation ou infrastructure associée ne devrait être déployé à moins d’être accompagné d’un plan cohérent, garantissant la réduction de nos émissions de GES, la protection de la biodiversité et de la santé humaine, ainsi que les droits des peuples autochtones.
Les dix raisons énumérées ci-dessous, fondées sur des faits scientifiques, expliquent notre position. Nous croyons qu’elles devraient se retrouver au centre du débat sur la poursuite de l’expansion de l’industrie des sables bitumineux, une source d’énergie fossile non renouvelable.

 

L’exploitation continue des sables bitumineux et des sources similaires de pétrole conventionnel au Canada et ailleurs est incompatible avec l’objectif de limiter la hausse des températures terrestres à un niveau qui permet l’adaptation sans conséquences graves pour les sociétés humaines.
Les dernières analyses confirment que le réchauffement climatique prévu au cours du siècle augmentera substantiellement le risque de crises écologiques, économiques et sociales, de même que la souffrance humaine (IPCC 2013) et que l’expansion de l’industrie des sables bitumineux est incompatible avec l’objectif d’éviter une telle situation (Chan et al. 2010, McCollum et al. 2014, McGlade and Ekins 2014). Afin de minimiser les risques associés aux changements climatiques, le Canada s’est engagé à réduire significativement ses émissions de GES d’ici 2020 et 2030. Les investissements dans la production et les infrastructures liées aux sables bitumineux ne sont pas cohérents avec l’atteinte de ces cibles et nuisent plus largement aux efforts afin de réduire les émissions de CO2 et de contrôler le réchauffement climatique (Office of the Auditor General of Canada 2012, Environment Canada 2014).* Il nous faut tout simplement une autre stratégie énergétique.

Les sables bitumineux devraient être l’une des premières sources de carburant à éviter, que nos sociétés font la transition vers des formes d’énergies non polluantes, et non la prochaine source d’énergie intensive en carbone exploitée.
Nous avons besoin de sources d’énergie fiables alors que nous développons une nouvelle économie autour de combustibles moins polluants. L’extraction, le raffinage, le transport et la combustion des carburants provenant des sables bitumineux font de l’industrie l’une des pires émettrices de gaz à effet de serre par unité d’énergie parmi tous les carburants liés aux transports (Brandt 2011, Gordon 2012). L’expansion de cette industrie va assurément exacerber le problème des émissions de GES et ralentir la transition vers des énergies plus propres (Unruh 2000).

world7
oil16
Les données de base sur l’industrie des sables bitumineux sont largement inexistantes, les garanties de protection environnementales sont lacunaires, et celles qui existent sont rarement appliquées.
Au Canada, il existe peu de contrôle et aucun standard uniformisé encadrant la pollution et les autres impacts découlant des sables bitumineux. La surveillance de la qualité des eaux par le gouvernement canadien et l’industrie était jusqu’à récemment insuffisante, de sorte qu’il existe peu de connaissances de base pour évaluer les impacts sur la vie terrestre et aquatique (Environment Canada 2010, Royal Society of Canada 2010, Dillion et al. 2011, RAMP 2011, Jordaan 2012, Kirk et al. 2014).** Dans certains cas, l’application des règlementations existantes (telle que la Loi 74 de 2009 qui vise à éliminer les résidus liquides) fut officiellement reportée (Energy Resources Conservation Board 2013). Le taux de croissance de l’industrie sur le terrain dépasse également les cibles officielles de conservation du territoire (Komers and Stanojevic 2013, Government of Alberta 2012).*** Trop souvent, le développement des sables bitumineux est présenté comme un impératif, alors que la protection de la santé humaine et de l’environnement revêtent un caractère optionnel.

Les contaminants provenant de l’exploitation des sables bitumineux imprègnent la l’eau et l’air de la forêt boréale canadienne avec des impacts difficiles à atténuer.
Des études indépendantes ont démontré que l’exploitation et la transformation des sables bitumineux albertains rejettent des polluants toxiques et cancérigènes (par exemple, des métaux lourds et des composés aromatiques polycycliques) dans l’atmosphère par les cheminées et l’évaporation, ainsi que dans les eaux souterraines par le lessivage des bassins de décantation. Cette pollution est nocive pour les écosystèmes terrestres et aquatiques, ainsi que pour les espèces qui s’y trouvent (Pollet and Bendell-Young 2000, Gurney et al. 2005, Nero et al. 2006, Gentes et al. 2007, Kelly et al. 2009, Kelly et al. 2010, Landis et al. 2012, Rooney et al. 2012, Kurek et al. 2013, Andrishak and Hicks 2011, Hebert et al. 2013, Galarneau et al. 2014, Parajulee and Wania 2014, Schindler 2014, Schwalb et a. 2015).

Moins de 0.2 % des aires perturbées par l’exploitation des sables bitumineux au été réaménagées et aucune n’a été restaurée à son état naturel.
L’affirmation de l’industrie des sables bitumineux – largement répétée dans ses publicités – selon laquelle les gisements exploités peuvent être restaurés à leur état naturel est fausse. (Government of Alberta 2014). En fait, cette affirmation est en contradiction avec les plans de remise en état déposés par l’industrie elle-même auprès du gouvernement Albertain (Rooney et al. 2012). Des études publiées récemment ont découvert que les perturbations intensives associées à l’exploitation des sables bitumineux modifiaient fondamentalement les processus biologiques des milieux humides, des tourbières et de la forêt boréale, rendant impossible leur restauration complète maintenant et dans le futur (Foote 2012, Johnson and Miyanishi 2008). La transformation de la forêt boréale ajoutée aux autres perturbations découlant de l’exploitation des sables bitumineux ont également conduit au déclin d’espèces jugées menacées par le gouvernement fédéral telles que le bison et le caribou des bois, ainsi que d’espèces importantes pour la subsistance alimentaire comme l’orignal, en plus d’avoir des impacts sur l’ensemble des écosystèmes tel que mentionné à la Raison 4 (Gates et al. 1992, Dyer et al. 2001, McLoughlin et al. 2003, Sorensen et al. 2008, Morgan and Powell 2009, Boutin et al. 2012, Stewart and Komers 2012). Les quelques tentatives de remise en état du territoire à ce jour ont produit des paysages qui sont peu comparables avec les milieux d’origines, tout en ne contenant qu’une fraction de leur diversité biologique passée (Rooney and Bayley 2011, Rooney et al. 2012, Kovalenko et al. 2013).

Le développement et le transport des sables bitumineux vont à l’encontre des droits de nombreux peuples autochtones d’Amérique du Nord.
L’expansion rapide de l’industrie des sables bitumineux au Canada viole ou menace de nombreux traités conclus de nation à nation avec les peuples autochtones. En Alberta, l’exploitation des sables bitumineux contribue à la dégradation et à l’érosion des traités et des droits constitutionnels en perturbant les paysages écologiques essentiels à la survie de la culture, des activités et des modes et milieux de vie des peuples autochtones (Passelac-Ross and Potes 2007, Foote 2012, ACFN). Aux États-Unis, les projets d’infrastructure proposés menacent de saper les ententes conclues entre le gouvernement fédéral et les tribus amérindiennes (Mufson 2012, Hart 2014). Dans les deux pays, la contamination des terres et des eaux sacrées, la perturbation des sites culturels, le manque de consultation, et les effets à long terme des changements climatiques menacent les initiatives durables sociales, écologiques et économiques impliquant des autochtones de tout le continent et constituent une violation de la souveraineté de ces peuples (Passelac-Ross and Potes 2007, Foote 2012, Mufson 2012, Hart 2014, Irvine et al. 2014, McLachlan 2014, Wohlberg 2014, Athabasca Chipewyan First Nation, Tsleil-Wautath Nation).

trees7
pollution
Ce qui sera fait en Amérique du Nord créera un précédent dans la lutte aux émissions de et aux changements climatiques partout ailleurs.
Les choix que nous poserons en matière de développement des sables bitumineux auront un écho au niveau mondial, alors que les autres pays décideront de développer lou non, et comment, leurs larges réserves de pétrole non conventionnel (Balouga 2012). Un fort leadership de l’Amérique du Nord est nécessaire maintenant puisque les impacts de nos décisions actuelles seront ressentis sur des décennies et des siècles.

Contrôler la pollution au carbone ne fera pas dérailler.
La plupart des grands économistes s’entendent maintenant sur le fait que limiter les émissions polluantes de carbone — par des mécanismes comme des taxes sur le carbone, des marchés du carbone ou des réglementations — peut faciliter une transition vers des énergies à faible intensité en carbone sur quelques décennies, sans diminution dramatique de la croissance économique globale (Global Energy Assessment 2012, IPCC 2014, Nordhaus 2014).

Les débats limités aux projets individuels d’oléoducs sous-estiment le coût global des sables bitumineux, tout comme les politiques existantes en ignorent les impacts cumulatifs.
Ce ne sont pas que de simples décisions d’affaires. Nous avons besoin de politiques avisées prenant en compte les enjeux globaux et interconnectés du développement des sables bitumineux, des puits jusqu’aux raffineries en passant par les oléoducs, la circulation par rails et des pétroliers, et les impacts sur l’économie et le climat mondial. Les lois, réglementations et politiques actuelles ne sont pas conçues pour évaluer ces enjeux et leurs impacts cumulatifs (Johnson and Miyanishi 2008, Office of the Auditor General of Canada 2011).**** L’évaluation des coûts et bénéfices de décisions individuelles pourra se faire de façon raisonnable seulement lorsque le développement des sables bitumineux sera considéré dans son ensemble (Chan et al. 2014).

Une majorité de Nord-Américains désirent que leurs élus s’occupent de climatiques et sont prêts à payer leur énergie davantage afin de rendre possible des solutions.
Des sondages sur l’opinion publique menés dans les deux dernières décennies ont démontré un support croissant de la population pour des actions concrètes pour lutter contre les changements climatiques. Une écrasante majorité de Nord-Américains sont désormais en faveur d’actions de leur gouvernement pour combattre les changements climatiques, même lorsque celles-ci se traduisent par une hausse modérée des prix de l’énergie (Bloomberg 2014; New York Times/Stanford University 2015).

people

Partagez si vous croyez qu’un moratoire sur l'expansion des sables bitumineux est nécessaire.